Qu’est-ce que la contraception ? C’est l’ensemble des moyens visant à éviter une grossesse. Il existe différents types de contraception. Les plus connus sont la pilule contraceptive et le préservatif. Ils s’adressent aux femmes et aux hommes. Le remboursement dépend notamment du dispositif choisi.
CONTRACEPTION
ANNUAIRE DES PROFESSIONNELS
DE SANTE DE LA CPTS
VAL D’ALLIER SUD
Comprendre la contraception
La contraception chez la femme
Les méthodes de contraception, qu’elles soient hormonales, mécaniques ou naturelles, agissent sur le cycle menstruel de la femme afin d’empêcher la survenue d’une grossesse.
Le cycle menstruel
Il est composé de 2 phases séparées par l’ovulation.
La phase folliculaire prépare à l’ovulation. Au cours de cette phase, l’hormone folliculo-stimulante (FSH), fabriquée par l’hypophyse, stimule les follicules ovariens pour qu’ils produisent un ovule mature. Elle favorise également la sécrétion par les follicules des œstrogènes qui agissent sur l’épaississement de la muqueuse utérine et la consistance de la glaire cervicale. Les variations sur la durée du cycle se situent au cours de cette phase.
L’ovulation est provoquée par une augmentation du taux d’hormone lutéinisante (pic de LH), sous l’action des œstrogènes, entraînant la rupture du follicule et la libération de l’ovule mature qui se déplace dans les trompes de Fallope jusqu’à l’utérus.
La phase lutéale est la période située entre l’ovulation et l’apparition des règles. Après l’ovulation, le follicule transformé en corps jaune produit de la progestérone qui contribue à renforcer la muqueuse utérine en vue de la nidation.
Si l’ovule n’est pas fécondé, il ne s’implante pas dans l’utérus. Le corps jaune s’atrophie et le taux de progestérone diminue brutalement dans un contexte de faible production d’œstrogènes. En conséquence, la couche superficielle de la muqueuse utérine se détache et s’élimine. Ce sont les règles qui signent le début du cycle suivant.
La durée d’un cycle, en moyenne de 28 jours, varie selon les femmes de 23 à 35 jours. Les éventuelles variations de la durée du cycle ont lieu, le plus fréquemment, au cours de la phase folliculaire. La durée de la phase lutéale, plus constante, est généralement comprise entre 12 et 16 jours.
La durée de vie d’un ovule est de 24 heures et celle des spermatozoïdes de trois à cinq jours. Ainsi, la période de fécondité, en dehors de toute contraception, se situe dans les quelques jours précédant l’ovulation et jusqu’à 24 heures après.
Comment agit la contraception féminine selon la méthode choisie ?
Selon sa méthode, la contraception intervient différemment pour verrouiller la fécondité. La contraception agit au niveau :
- du col de l’utérus par modification de la glaire et/ou barrage au passage des spermatozoïdes : méthodes barrières, locales et contraception progestative ;
- de l’endomètre : stérilet ou dispositif intra-utérin ;
- des trompes utérines : stérilisation tubaire ;
- de l’ovulation : contraception estroprogestative et progestative.
Chaque moyen de contraception a une efficacité théorique propre qui est connue. L’efficacité pratique observée est diminuée en raison des oublis et erreurs d’usage des moyens de contraception.
Deux méthodes de contraception masculine
Le partenaire sexuel homme peut assurer la contraception par l’une des deux méthodes suivantes :
- le préservatif masculin externe, qui a également l’avantage de prévenir les infections sexuellement transmissibles ;
- la vasectomie, considérée comme une contraception définitive.
Avec qui parler de contraception ?
La première consultation chez la femme adulte : conseil et prescription de la contraception
Chaque femme, chaque couple choisit son mode de contraception pour une efficacité optimale. Seul un médecin ou une sage-femme peut prescrire la contraception adaptée.
Avant toute prescription, le professionnel de santé s’assure, par un entretien et un examen clinique et gynécologique avec frottis du col de l’utérus à partir de 25 ans, qu’il n’existe pas de contre-indication au moyen de contraception choisi.
Il ne faut pas oublier de communiquer toutes les informations sur sa santé ou celle de ces apparentés proches (hypertension artérielle, hypercholestérolémie, diabète, troubles de la coagulation, migraine, infections sexuellement transmissibles (IST)…), sur ses habitudes de vie (tabagisme), et aussi sur ses pratiques sexuelles.
Si une contraception hormonale est choisie, un bilan sanguin est prescrit d’emblée ou de manière différée, comportant au minimum un dosage du cholestérol, des triglycérides et de la glycémie. Des examens de la coagulation sanguine sont prescrits en présence de facteurs de risque de maladie thrombo-embolique (survenue dans le passé d’une phlébite par exemple).
Lors de cette consultation, le médecin ou la sage-femme informe le couple sur les différentes méthodes de contraception, leurs avantages et inconvénients, leur efficacité, la prévention des IST, les possibilités d’aide au sevrage tabagique…
Première contraception chez l’adolescente : une consultation confidentielle
La première consultation de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles chez l’adolescente
La jeune fille est reçue en consultation par un médecin ou une sage-femme, seule et de façon confidentielle, même si ses parents l’accompagnent.
Lors de la première consultation de santé sexuelle, le médecin ou la sage-femme s’enquiert des habitudes de vie de l’adolescente, d’une éventuelle consommation de tabac et l’examine (prise de tension artérielle, recherche d’acné, stade de la puberté…).
L’examen gynécologique peut être expliqué et programmé lors d’une consultation ultérieure. Il n’est pas indispensable et ne peut être fait qu’avec le consentement de l’intéressée.
Les jeunes filles mineures qui hésitent à parler de contraception à leurs parents peuvent se rendre dans un centre de santé sexuelle ou un CeGIDD. Des médecins ou des sages-femmes sont à leur disposition pour les informer, leur parler de sexualité et, éventuellement, leur prescrire un moyen de contraception.
Profitez de l’examen de suivi 15-16 ans pour parler sexualité et contraception à votre médecin.
Le parcours de contraception chez l’adolescente
Pour faciliter l’accès à la contraception des jeunes filles mineures, la contraception de l’adolescente est gratuite et protégée par le secret.
Un parcours sans avance de frais (au tarif de l’Assurance Maladie, les dépassements d’honoraires n’étant pas pris en charge) a été mis en place. Ce parcours est protégé par le secret pour les mineur(e)s et comporte :
- la première consultation de de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles (CCP) ;
- une consultation de suivi réalisée par un médecin ou une sage-femme lors de la première année d’accès à la contraception ;
- une consultation annuelle réalisée, à partir de la deuxième année d’accès à la contraception, par un médecin ou une sage-femme, en vue d’une prescription de contraception ou d’examens biologiques en lien avec la contraception ;
- les contraceptifs remboursables (pilule de 1ère ou 2ème génération, implant sous-cutané contraceptif hormonal, stérilet, diaphragme, progestatifs injectables) ;
- 7 marques de préservatifs masculins « Be Loved », « Eden », « Eden Perlé », « Manix », « Sortez couverts ! », « Sure & smile » et « Manix Sensitivity » pour les personnes allergiques au latex ;
- les préservatifs féminins des marques « Be Loved free », « Ormelle » et « So sexy & smile » qui, en plus de leur rôle contraceptif préviennent les maladies sexuellement transmissibles. Ils sont pris en charge par l’Assurance Maladie à 100 % sans prescription médicale jusqu’à 26 ans ;
- les actes du médecin ou de la sage-femme donnant lieu à la pose, au changement ou au retrait d’un contraceptif ;
- certains examens de biologie médicale liés à la contraception (glycémie à jeun, cholestérol total et triglycérides), une fois par an.
À noter : la consultation de santé sexuelle, de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles est accessible à toute personne de moins de 26 ans. Les préservatifs masculins des marques « Be Loved », « Eden », « Eden Perlé », « Manix », « Sortez couverts ! », « Sure & smile » et « Manix Sensitivity » pour les personnes allergiques au latex, ainsi que les préservatifs féminins de marques « Be Loved free », « Ormelle » et « So sexy & smile » peuvent être pris en charge par l’Assurance Maladie sans prescription médicale pour toute personne de moins de 26 ans sans minimum d’âge.
Quelle contraception à l’adolescence ?
L’âge en lui-même ne limite pas le choix de la méthode de contraception, en dehors de la stérilisation à visée contraceptive autorisée uniquement pour les personnes majeures.
Le médecin ou la sage-femme présente tous les modes de contraception, répond aux craintes de la jeune fille et explique :
- qu’il n’y a pas de preuve de prise de poids sous pilule estroprogestative ;
- quels sont les effets de la contraception hormonale sur l’acné ;
- qu’il n’y a pas de diminution de la fertilité due à la contraception ;
- quels sont les effets de la contraception hormonale sur les règles : règles moins douloureuses sous pilule estroprogestative, disparition des règles ou petits saignements (spotting) sous pilule progestative.
Le médecin ou la sage-femme informe la jeune fille sur :
- la prévention des IST, y compris le VIH par l’utilisation des préservatifs ;
- la conduite à tenir en cas d’erreur dans l’utilisation du contraceptif (oubli de pilule, rupture de préservatif….) ;
- la contraception d’urgence.
Prévention des IST et contraception : un problème à régler à deux !
Il est important que la jeune fille implique son partenaire sexuel dans la prévention des IST et la contraception car il est tout aussi concerné qu’elle.
Pour faciliter l’accès à la contraception des jeunes femmes de moins de 26 ans, un parcours sans avance de frais a été mis en place.
Pour en savoir plus, consulter l’article Contraception : dispositifs et remboursements
Les consultations de suivi de contraception
Le médecin ou la sage-femme fixe la périodicité des consultations de suivi en fonction du mode de contraception choisi. Lors de chaque consultation, le choix est évalué et la méthode de contraception est changée si nécessaire.
Les contraceptifs oraux peuvent être prescrits pour une durée de 12 mois et sont délivrés par le pharmacien pour une durée de 3 mois.
Pour permettre la poursuite d’un traitement par pilule contraceptive prescrit par un médecin ou une sage-femme, il est possible, dans certaines conditions, de s’adresser à un infirmier ou à un pharmacien :
- les infirmiers peuvent renouveler les prescriptions de pilules contraceptives datant de moins d’un an, pour une durée maximale de 6 mois ;
- les pharmaciens peuvent effectuer des dispensations supplémentaires de pilules contraceptives, pour une durée maximale de 6 mois, si la prescription du médecin ou de la sage-femme date de moins d’un an.
Il est ensuite indispensable de consulter un médecin ou une sage-femme pour obtenir une nouvelle prescription.
Contraception et situations de vie
La meilleure contraception est celle que la femme (ou le couple) choisit et dont elle a compris le fonctionnement. Il faut choisir sa contraception selon son mode de vie, sa personnalité, ses problèmes de santé, sa situation de vie et ses pratiques sexuelles. Ce n’est qu’à ces conditions que l’efficacité pratique des moyens contraceptifs se rapproche de l’efficacité théorique (Indice de Pearl).
Quels sont les modes de contraception ?
Dispositifs |
Caractéristiques |
---|---|
Dispositif intra-utérin (stérilet) |
Dispositif placé à l’intérieur de l’utérus par un médecin ou une sage-femme. Efficace durant 4 à 10 ans, selon le modèle. Il en existe 2 types : hormonal ou au cuivre. |
Pilule | Comprimé à prendre quotidiennement à heure régulière pendant 21 ou 28 jours |
Patch |
À coller soi-même sur la peau 1 fois par semaine et à renouveler chaque semaine, pendant 3 semaines. Il n’y a pas de patch à coller la 4e semaine ce qui provoque ainsi l’apparition des règles. Permet d’être protégé même pendant la période d’arrêt. |
Implant | Bâtonnet cylindrique de 4 cm inséré sous la peau du bras, sous anesthésie locale par un médecin ou une sage-femme. Il peut être laissé en place pendant 3 ans. |
Anneau vaginal | Anneau souple à placer soi-même à l’intérieur du vagin, comme un tampon. Il doit être laissé en place pendant 3 semaines. Au début de la 4e semaine, l’anneau doit être enlevé provoquant ainsi l’apparition des règles. Permet d’être protégé même pendant la période d’arrêt. |
Diaphragme et cape cervicale |
Coupelle en silicone à placer soi-même à l’intérieur du vagin. Il s’utilise associé à un produit spermicide. La cape est un dôme en silicone qui vient recouvrir le col de l’utérus. Ces dispositifs peuvent être posés au moment du rapport sexuel, mais aussi plusieurs heures avant et doivent être gardés pendant 8 heures après le rapport. |
Préservatif externe « masculin » et interne « féminin » | Le préservatif externe se place sur le pénis avant pénétration, tandis que le préservatif interne peut être mis en place à l’intérieur du vagin ou de l’anus plusieurs heures avant le rapport sexuel |
Spermicides | Gel et ovule à placer à l’intérieur du vagin quelques minutes avant chaque rapport détruisant ainsi les spermatozoïdes |
Progestatifs injectables | Injection intramusculaire réalisée tous les 3 mois par un médecin, une sage-femme ou un infirmer |
Contraception définitive | Intervention chirurgicale chez l’homme (vasectomie) ou chez la femme (ligature des trompes). Ces méthodes sont considérées comme irréversibles. |
Qui peut prescrire un mode de contraception ?
Les médecins, sages-femmes et centres de santé sexuelle sont habilités à prescrire tous les modes de contraception.
Une ordonnance est nécessaire pour les contraceptifs suivants :
- Dispositif intra-utérin (stérilet)
- Pilule
- Patch
- Implant
- Anneau vaginal
- Diaphragme et cape cervicale (les spermicides qui accompagnent l’utilisation du diaphragme s’achètent en pharmacie sans ordonnance)
- Progestatifs injectables.
Le consentement des parents ou du représentant légal n’est pas exigé pour la prescription, la délivrance ou l’administration de contraceptifs aux jeunes filles mineures.